Hier, j'ai dit NON

Hier, j'ai dit NON. Et cela m'a coûté.


C'est sans doute la première fois que je dis non quand on me demande un service, particulièrement quand il s'agit de mon frère. Alors que mon mari et moi nous nous sommes toujours débrouillés tout seuls pour assumer notre vie, alors que nous avons ramé lorsque nous étions parents de trois enfants en bas-âge, fréquemment malades, parfois hospitalisés, alors que nous ne les avons jamais casés pour la nuit et encore moins pour partir en WE, nous nous retrouvons souvent à rendre ce genre de services autour de nous.


A mon frère principalement. Lorsque sa fille est née, il n'a pas pour autant renoncé à son sport favori. Même si cela voulait dire qu'il devait caser sa môme tous les samedis après-midi pendant que sa femme travaillait. Et bien évidemment c'est à nous qu'il faisait appel, ajoutant son bébé à nos trois petits bouts, ce qui nous mettait à la tête d'une tribu de quatre monstres de moins de 6 ans...


Maintenant que ma nièce a un petit frère, il n'est pas rare que je le garde à la maison lorsqu'il est trop malade que pour aller à la crèche. Ou qu'on aille les chercher tous les deux au pied levé (crèche+école) parce qu'une réunion imprévue attend leur père et que cela leur ferait trop longtemps à attendre jusqu'au retour de leur mère à 17h30. Ou que mon mari aille passer la journée à réparer leur chaudière et trouver pourquoi le chauffage est en panne. Ou que nous nous levions à 2h du mat pour aller les chercher à l'aéroport alors que nous ne sommes pas en vacances. Ou qu'ils assistent à un spectacle. Les exemples sont multiples.


Nous ne sommes pas les seuls à être sollicités, il est vrai que souvent, mon frère essaie d'évaluer parmi plusieurs personnes de son entourage familial qui cela dérangerait le moins de le dépanner. Il est comme ça, plein d'égards... :-) Souvent il requiert l'aide de mes parents, ce qui pour le coup me dépasse franchement: moi je ne peux rien leur demander, d'abord parce que j'en serais incapable, ensuite parce que je ne suis même pas certaine qu'ils accepteraient.


Hier, il m'a demandé une fois de plus de lui rendre service et vraiment, ç'aurait été compliqué pour moi de le réaliser. J'étais prête pourtant à essayer, faut dire que je résiste assez mal à la voix qu'il prend lorsqu'il se sent dépassé par les événements. J'ai même demandé à Tournesol pour qu'il prenne sur son temps de travail, ce à quoi il a répondu: pourquoi le ferais-je moi alors qu'il peut le faire lui-même aux mêmes conditions? Ce en quoi il avait raison.


Alors j'ai envoyé un petit mot pour dire que, non, désolée, cela n'allait pas être possible et en tout cas pas dans le délai demandé. Et ça m'a coûté de le faire. Parce que j'ai le sentiment de le laisser tomber, et cela fait naître des scrupules en moi. Parce que je redoute les conflits que cela peut provoquer, je déteste les conflits et je suis parfois trop lâche pour les affronter. Parce que j'ai peur de perdre son amour. Parce que j'ai plutôt l'habitude de dire oui.


Mais même si je me sentais mal de le faire, j'étais plutôt satisfaite d'avoir posé mes limites. C'est vrai qu'il est assez rare que je le fasse, ou que je les maintienne en l'état lorsque quelqu'un veut les franchir. Hier j'ai eu le sentiment de m'imposer et de me faire respecter. Reste à voir quelles en seront les conséquences, si conséquences il y a.

Comments

[souris de bibli]

C'est étrange cette peur que nous avons de dire non aux gens , peur qu'ils ne nous aiment plus...et pourtant t'es-tu- déjà posé la question par rapport à tes enfants ?
Finalement dire non à une demande c'est aussi le respect de l'autre : c'est dire je ne le ferai pas parce que je sais que je ne peux pas bien le faire...
Sympa tes p'tites chroniques...

[emy]

je te comprends à 100%
cependant moi je me retrouve dans une situation bizarre...comme mes beaux parents et ma belle soeur ont fait des réflexions désagréables cet été sur le fait de garder ma fille (chose que je ne leur demande quasiment jamais à eux et il est vrai, fréquemment à ma belle soeur) maintenant j'ai du mal, je ne sors presque plus et je demande à pleins d'autres personnes de me rendre service (mais plus à eux...) .
Je ne sais pas si ton frère le prendra mal (en même temps il abusait de ta gentillesse) mais moi je l'ai mal pris quand ma belle famille a fait des réflexions sur le fait de garder ma fille (chose, je le rappelle que mes beaux parents n'ont jamais fait seuls -c'était toujours ma belle soeur et de manière nocturne pour pouvoir aller chez des amis ou au cinéma )