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Petits riens
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19 juillet 2007

Un goût d'enfance

Mon jardin est un vrai désastre. Envahi par les mauvaises herbes qu'on a la flemme d'arracher, incapables que l'on est de les contenir sur une aussi grande surface. Avant qu'on ait des plantations, c'était facile: un grand coup d'herbicide ou de débroussailleuse de temps en temps et l'affaire était réglée. Mais maintenant qu'il faut trier les mauvaises herbes au milieu du lierre, des petits charmes ou des arbustes à fleurs, les choses se compliquent.

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Hier donc, opération désherbage du talus de lierre. Les enfants s'y mettent et à nous quatre cela va vite. Enfin à condition de ramener régulièrement les enfants à la tâche.

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Je désherbe donc, avec efficacité à défaut d'enthousiasme. Je circule entre les mauvaises herbes, en prenant garde de ne pas marcher sur un chardon ou une ronce. Quand soudain, je découvre ceci:

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Un fraisier sauvage!

Aucune idée de la manière dont il a atterri sur mon talus, au beau milieu du lierre, mais toujours est-il qu'il est là, avec ses petites fleurs blanches, certaines déjà en mutation sous la forme de jolis petits fruits verts. Et même...

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Et aussitôt, une vague d'émotions me submerge. Mon mari, ex-citadin, pas plus que mes enfants ne peut comprendre pourquoi cette petite "fraise des bois" me remplit de joie. Ils n'ont pas vécu leur enfance à la campagne, n'ont pas connu la vieille tante Julia dans le jardin de laquelle j'allais chiper ces petites fraises au goût si particulier, que j'ai d'ailleurs toujours préférées aux fraises de culture. Ces fraises dont l'acidité explosait en bouche en vous amenant au bord de l'insupportable, prêt à recracher le morceau... pour l'avaler et aussitôt désirer la suivante, bien calée au creux de la main avec une poignée de ses congénères. La main qu'on ouvre fièrement devant les parents, les yeux brillants, dans l'attente des félicitations devant une aussi riche récolte. Parents que l'on cherche ensuite à convaincre d'y goûter et qui, dieu sait pour quelle raison, refusent toujours. La tante Julia chez qui j'ai découvert par ailleurs les clapiers à lapins, ces petites cages placées horizontalement et sur plusieurs étages, abritant un véritable élevage de lapins de toutes les races, de toutes les couleurs. Parfois des bébés, parfois des mamans enceintes, parfois des mâles jaloux que l'on sépare et cette odeur si caractéristique de l'animal élevé en grand nombre. Ma mémoire me fait défaut, j'hésite sur le nom du mari de la tante Julia, celui qui prenait des heures à me raconter ses lapins et à me permettre d'ouvrir tout doucement les cages pour caresser les plus sages, et glisser des pissenlits du jardin à travers le grillage pour les plus agressifs. La tante Julia, grand-tante en réalité, que je voyais à peu près deux fois l'an et avec laquelle mes parents ont fini par se brouiller pour des raisons très obscures. J'ignore d'ailleurs si elle est encore de ce monde, elle et son mari.

La dernière fois que j'ai goûté aux fraises des bois, je devais mesurer 1m20 et porter jupe et socquettes. C'est dire le ravissement qui s'est emparé de moi hier, au désherbage du talus. Malheureusement, ce petit fraisier sauvage qui s'est incrusté dans mon talus, porté par je ne sais quel vent facétieux, ne pourra pas rester là éternellement. Je vais essayer de lui faire une place bien à lui ailleurs dans le jardin. En espérant qu'il supporte le déménagement.

Et en attendant, je n'ai toujours pas osé toucher à la petite fraise, la seule du fraisier. Sans doute la crainte de la déception.

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Commentaires
B
Je suis au boulot et, devat ton petit récit, pleins de belles choses me reviennent... J'aimerais tellement éduquer mon fils avec ses valeurs!<br /> <br /> Maudite région parisienne :(<br /> <br /> Ah j'oubliais... Merci!
S
Ma grand-mère était obligée de nous stopper mon cousin et moi...petits , nous nous couchions sous les groseillers pour mordre les grappes à la fois chaudes et acidulées...Quand aux fraises , doux mélange de culture et de sauvages ,le panier avait perdu une bonne partie de la récolte quand on arrivait à la maison...oh, doux souvenir de l'enfance.Mange là, sinon les petits oiseaux s'en chargeront....
O
Ne la goute pas !!<br /> Garde ton souvenir.<br /> Si tu la manges, même si elle est bonne, même si elle est acidulée ...<br /> Ce ne sera pas la même.<br /> <br /> Regarde-la, prends soin d'elle, garde-la comme un souvenir vivant dans un coin de ton jardin, une image qui va avec le gout sur tes papilles d'enfant.
Z
Merci pour ta réponse (cf post précédent). Si ça tu penses que tu vas te sentir mieux, alors fonce!<br /> et c'est fou ce qu'un fraisier sauvage peut évoquer comme souvenirs!<br /> bisous
Y
Ah lala ces petits bijoux estivaux ! Petite j'ai passé tous mes étés chez ma grand-mère à me gaver de fruits chapardés... tu nous diras s'il a survécu le fraisier !
Petits riens
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