Un souffle nouveau
Au milieu de la grisaille à laquelle on finit par se résigner commence à pointer de temps à autres un timide soleil, annonciateur du printemps. La nature s'éclaire, le moral aussi. On tend l'oreille aux chants des oiseaux, on se laisse caresser la peau par un petit vent encore frais, et on s'imagine mentalement en train de se défaire des scories de l'hiver, les poussières accumulées au fond de soi comme autant de petits fardeaux. Il nous prend une envie de s'aérer et de faire peau neuve. Par ce timide soleil, on retrouve cette énergie nouvelle qui ne souffle qu'au printemps, on renoue avec elle, et on sait que désormais, cela ne pourra qu'aller mieux. Juste comme maintenant, en mieux.
Le voisin déboise, nous passons des journées entières au bruit de sa tronçonneuse. Il a de nouveaux projets pour son jardin, il me tarde de voir cela au moins autant que je suis pressée que cesse le bruit de la machine.
Les enfants ont changé de vélo, passant à la taille supérieure. Et guettent le moindre rayon de soleil pour s'élancer à toute vitesse dans la rue, cheveux au vent. Dieu sait quelles folles pensées naissent dans leur tête à ces instants-là...
Les vacances de Pâques s'organisent, tandis qu'on gère comme on peut celles du Carnaval qui se déroulent en ce moment. Outre le vélo, il est question de piscine et de patinoire, de travail en histoire-géo, de montagnes de crêpes et de multiples invitations de petits copains. Il est question aussi de veiller à ce que je n'aie pas plus de deux minutes sans sollicitations, et c'est assez pénible.
Sinon, je viens de m'acheter tout plein de livres (on se demande pourquoi vu que je n'ai pas la possibilité de les lire en ce moment) et les deux derniers que j'ai pu parcourir ont été extrêmement décevants. Contrariant.
Contrariant aussi, le voisin (un autre, celui qui passait son temps à la fenêtre) est mort, sans l'avoir décidé. Juste comme ça, d'un coup, pouf. L'avantage est qu'on n'aura plus à se sentir constamment observés. Mais quand-même, c'est moche.
En regardant bien, j'ai des visiteurs particulièrement curieux qui me rendent visite ici. Du genre à y passer de longues minutes, des heures presque, à éplucher tous les articles même les plus anciens, à y revenir, encore et encore, sans laisser de message. Et pour un peu, ma parano se réveillerait... Alors, aux visiteurs de l'ombre, à tous ceux que mes articles insignifiants et obsolètes offrent une lecture dont l'intérêt m'échappe, un petit mot pour m'expliquer, me rassurer, vous faire connaître... Merci :-)