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Petits riens
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16 novembre 2006

Les biscuits secs et sans saveur

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Une anecdote hier avec Numéro3 et me voilà projetée dans mon passé de petite fille. Je me remémore des souvenirs pas très agréables de cour de récréation et surtout, le moment des goûters.

Ma gourmandise me poussait à demander à mes copines de partager leurs collations avec moi. Mais je n'avais rien à proposer à l'échange, mes biscuits étaient dédaignés voire raillés: "des biscuits pour bébé". C'est vrai, je faisais les frais des préoccupations diététiques de ma mère qui estimait que les bonbons, le chocolat et tout ce qui, en général, avait un aspect attirant pour les enfants étaient nocifs pour l'organisme. La seule chose qu'elle acceptait, c'était ces biscuits sans-graisse-sans-sucre, tellement sans-sans qu'ils faisaient partie de l'alimentation autorisée pour les bébés. Du coup, privée de monnaie d'échange, il fallait que j'agisse sur d'autres tableaux, ceux de l'influence. Je me suis ainsi laissée aller au chantage affectif, au chantage tout court, aux promesses que je savais ne pas être en mesure de tenir, aux pressions parfois. Je me suis humiliée, entre autres auprès de camarades pour qui je n'avais aucune affinité, uniquement du désir pour leur goûter. Je me suis exposée aux refus, aux rejets, aux moqueries aussi, et même à l'exclusion. Il s'en est d'ailleurs fallu de peu que je devienne la gosse à éviter en récré.

En mon for intérieur, j'enviais terriblement  ces enfants pour lesquels on cuisinait des pâtisseries à emporter fièrement à l'école. J'enviais ces enfants à qui on cédait lorsqu'ils demandaient telle ou telle friandise dont les couleurs avaient capté leur regard. J'enviais ces enfants dont les parents savaient comment leur faire plaisir, comment d'une petite attention on peut les rendre tout simplement heureux d'être des gosses.

Moi j'étais la petite fille aux biscuits secs et sans saveur, celle qui avait des parents incapables de penser à son propre plaisir. Mais étaient-ils capables de penser au leur, d'ailleurs? J'étais celle dont les désirs étaient ignorés, déniés, balayés du revers de grands principes: trop cher, inutile, pas sain, pas intelligent de vouloir ressembler aux autres, etc... J'étais une petite fille qui devait marchander pour avoir accès au monde des enfants, et dont tous les efforts, loin de masquer le décalage entre elle et les autres, l'accentuaient davantage.

Et en repensant à tout cela, outre la honte que j'éprouve à avoir été cette petite fille capable de s'humilier à ce point pour assouvir sa gourmandise, je ne peux m'empêcher d'éprouver de la tristesse d'avoir été mise dans cette situation par l'incapacité de parents à saisir ce qui est important pour un enfant.

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Commentaires
E
si on avait eu le même âge et la même école, j'aurais partagé mon kit kat avec toi...plutot que de me le faire voler par la chipie de service!<br /> dieu que j'aimais ça les kit kat...<br /> <br /> Je vais essayer de respecter les envies d'eleanor, en tant que maman j'ai très peur du surpoids de ma fille mais je suis sure que je ne serais pas non plus une mère privatrice.<br /> <br /> Je me demande bien quelle anecdote avec n°3 t'as fait penser à tes betterfood?
S
Et pendant ce temps de ton enfance , ta mère se sentait une bonne mère , qui avaait une ligne de conduite et s'y tenait. L'enfance nous ramène souvent à des souvenirs cruels...Tout ce que l'on veut , c'est ne pas répèter les erreurs de nos parents et pour cela , on en commettra d'autres...<br /> Comment sont tes parents en "grands-parents" ?<br /> Ton texte cruel est pourtant très beau, il met mal à l'aise mais ce cri de petite fille enfouie au plus profond de toi me touche terriblement...symboliquement, je te serre très fort dans mes bras...
S
Il fallait toujours mettre ces sous-pulls qui grattent, la cagoule pour les otites et j'avais droit à deux tenues par semaine qu'on changeait les vendredi et mercredi. Aucune amie, pas de bonbons pas de sorties chez les autres, interdiction d'inviter et le comble le reproche de ne pas être sociable !!!<br /> <br /> Ma fille choisit ses vêtements mange des bonbons et invite ses copines et mes parents trouvent que je suis trop sévère avec elle.<br /> <br /> Je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître.....
L
je crois qu'on a tous eu notre lot, tout ce que j'espère c'est que tu n'es pas tombée dans l'exces<br /> inverse. Je suis une maman très préocupée par le taux de graisse et patati et patata mais je réserve ça aux repas familiaux ou je peux expliqué à ti beleteau pourquoi il est préférable de ne pas se servir deux fois du meme aliment et que un laitage et un fruit sous diverses forme par repas en plus des légumes etc... est bien mieux que la tartine de nutella qu'il me réclame parfois (il est vrai aussi que ne la réclamant pas souvent je lui laisse le choix et que souvent aussi il choisit la tartine mais ds un sens ça me réjouit car il sait que je suis pas d'accord mais il sait qu'il peut agir contre mon avis sans pour autant encourrir mes foudres)ça peu sembler un rien complexe ce que je dis voir nébuleux mais j'essaie d'apprendre à mes enfants qu'etre adulte c'est détenir des connaissances mais pas le pouvoir absolu ni la totale connaissance qu'ils ont de droit de pas etre de mon avis sans mettre en danger les fondements de mon autorité heuu je crois que je m'égare mes excuses....
K
La seule consolation est que tu as dû essayer d'éviter ça à tes enfants.
Petits riens
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